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Fertiliser les Cives d’hiver

L’orge Sensation et le mélange Methasem STH 20 sont les Cives les plus productive, avec plus de 11 t MS/ha en mai.

Les intercultures à vocation énergétique sont des cultures à part entière, qui nécessitent une fertilisation adéquate. La chambre d’agriculture de l’Indre mène des essais.

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Comment réussir à atteindre une certaine biomasse avec les cultures intermédiaires à vocation énergétique (Cives) d’hiver ? La chambre d’agriculture de l’Indre a testé différentes modalités en Champagne berrichonne. Sur ces sols argilo-calcaires superficiels, des céréaliers ont installé un méthaniseur alimenté exclusivement par des cultures intermédiaires. La réussite des productions devient donc cruciale. Les essais portent sur des espèces de céréales, avec différentes fertilisations en fonction de trois objectifs de rendements : 5, 7 et 9 tonnes de matière sèche par hectare (t MS/ha).

L’orge (variétés Borelly et Sensation), le triticale (Brehat) et le seigle (Topgreen) ont été testés en pur. Quatre modalités de mélange, à base d’orge, de triticale, de seigle et de vesce ont été semées. Deux sont issues du commerce (Methasem STH 20 et Lidméthamix) et deux sont des mélanges fermiers, à 2 espèces et à 3 espèces. La fauche des essais s’est échelonnée en deux fois : le 28 avril et le 17 mai. Un épisode pluvieux entre les dates a permis un gain de 2 à 5 t MS en mai, en lien avec le stade des cultures, comme l’explique Claire Perrot, conseillère en méthanisation à la chambre d’agriculture de l’Indre. « Au stade de la floraison ou du grain laiteux pâteux, le pouvoir méthanogène est très bon. Les récoltes tardives offrent des meilleurs rendements, mais attention à l’impact négatif sur la culture suivante, notamment avec la consommation de la réserve utile en eau. »

Les microparcelles ont été amendées à 100 % avec une fertilisation minérale. Le méthaniseur étant en démarrage, le digestat ne sera disponible qu’à la prochaine campagne. 66 unités d’azote ont été apportées pour atteindre les 5 t MS/ha, 96 pour les 7 t MS/ha et 126 pour les 9 t MS/ha.

Un gain de 2,4 t MS pour 30 unités d’azote

Plusieurs enseignements sont à tirer de cet essai. D’abord, les objectifs de rendement sont atteints et même dépassés dans quasi toutes les modalités. Aux deux dates de récolte, l’orge Sensation est la plus productive, avec 11,2 t MS/ha en mai.

Qu’en est-il de la fertilisation ? L’ajout de 30 unités d’azote est-il bien valorisé ? Les réponses sont assez hétéroclites. La modalité avec l’objectif de 7 t MS/ha les valorise le moins, avec un gain de rendement qui oscille entre 0,05 et 1,4 t de MS.

En revanche, elles ont été très bien valorisées entre l'objectif de 7 et celui de 9 t MS/ha, sans doute grâce aux pluies du début de mai. Elles ont permis des rendements entre 9,9 et 11,3 t MS/ha, avec un gain moyen de 2,4 t MS/ha. Le mélange Méthasem, le mélange fermier à trois céréales et le triticale valorisent le mieux les unités supplémentaires. À raison de 1,05 € par unité et 6,5 €/ha de charges de mécanisation, soit 36,5 €/ha, et à 110 € la t/MS (1), le rapport économique est largement favorable à la fertilisation. Néanmoins, au-delà de 120 unités, les rendements stagnent (2). Les moyennes des reliquats post-récolte sont toutes les trois autour de 7,2 kg N/ha, ce qui montre que les cultures ont consommé́ presque tout l’azote apporté. Les essais vont se poursuivre avec l’introduction de légumineuses, l’apport de digestat et peut-être avec une modalité de fertilisation à l’automne.

(1) Chiffres extraits du projet Pampa (mai 2023). (2) Chiffres du projet Récital (Arvalis – septembre 2023).

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